Un avenir bousillé, la campagne de prévention déployée par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) s’est installée sur la place publique, les 17 et 18 septembre derniers, pour sensibiliser les étudiants aux dangers des distractions au volant.

Le Cégep de Granby est l’un des quatorze établissements scolaires à recevoir cette activité à l’automne 2018. « La campagne cible particulièrement les régions dans les secteurs où le transport en commun n’est pas aussi développé qu’à Québec ou Montréal. Les jeunes âgés de 20 à 24 [de ces régions] doivent souvent parcourir trente minutes ou plus pour se rendre à destination », explique Olivier Morneau-Ricard, coordonnateur terrain de la campagne.

L’objectif de la campagne Un avenir bousillé

Au Québec, de 2013 à 2017, la distraction au volant a été en cause dans plus de la moitié (54,8 %) des accidents avec dommages corporels. C’est pourquoi la SAAQ souhaite, par le biais de la réalité virtuelle, faire vivre de façon immersive les conséquences dramatiques d’un accident. Pendant près d’une minute, les jeunes conducteurs expérimentent de manière très réaliste un accident de la route.

L’objectif de cette activité est de sensibiliser les étudiants aux conséquences possibles de la distraction causée par le cellulaire et les passagers.

« On a abondamment parlé de l’alcool ou de la drogue au volant, mais cette campagne vise surtout les distractions. L’expérience de réalité virtuelle projette un scénario où le conducteur va être distrait par ses passagers, qui eux ont consommé et sont sur le party. En fait cela ne prend pas grand-chose pour être distrait, quand on regarde de côté pendant 3 secondes à 100 km/heure, on vient de traverser l’équivalent d’un terrain de football les yeux fermés.

Notre génération [les 20-24 ans] est très portée sur apprendre par nos erreurs, donc dans ce cas-ci on fait vivre une expérience 360 degrés, où l’accident d’auto cause la mort de plusieurs personnes. C’est sûr que c’est une campagne-choc, donc si les jeunes ont déjà vécu un accident, parfois ils enlèvent le casque avec des larmes aux yeux parce que cela leur rappelle des souvenirs. », poursuit Olivier Morneau-Ricard

Ce que les jeunes conducteurs pensent de l’expérience

« C’est quelque chose. Pour de vrai, cela amène dans une autre réalité où c’est le party [dans l’auto]. Tout le monde se regardait et faisait la fête. Un camion est venu nous foncer dedans et je ne l’ai jamais vu venir, pourtant je faisais des va-et-vient entre la route et l’arrière du véhicule où se trouvaient les passagers. C’est très efficace, le message est là. » – Jean-François, étudiant

« J’ai trouvé cela vraiment percutant, parce qu’on le vit tous les jours quand on embarque nos amis qui sont portés à nous montrer des choses quand on conduit. Cela peut devenir très dangereux d’avoir des distractions autour de nous; des amis qui crient, regardent des vidéos, te parlent, ou cela m’est déjà arrivé, qui se chicanent dans l’auto. » – Mérédith, étudiante

L’arrêt de la tournée Un avenir bousillé au Cégep de Granby, aura permis à la SAAQ de faire vivre l’expérience à plus de 200 étudiants.