Une formation consacrée à l’éthique des activités de recherche étudiantes 14 avril 2021
Nathalie N. Bouchard, conseillère pédagogique à la recherche au Cégep de Granby a reçu, avec des partenaires du milieu collégial, une subvention du Secrétariat sur la conduite responsable de la recherche du Canada (SCRR) pour développer un atelier consacré à l’évaluation éthique des travaux de recherche menés par des étudiants.
L’équipe, composée de Nathalie N. Bouchard, Marie Briand du Cégep de Jonquière, Marie-Chantal Dumas du Cégep Garneau et Lynn Lapostolle de l’Association pour la recherche au collégial, concevra une activité de formation en éthique qui aura lieu en ligne le 23 septembre et sera offerte à la grandeur du Canada. « Le soutien et l’expertise de l’Association pour la recherche au collégial sont essentiels pour réaliser ce projet et appuyer les collèges partenaires », précise la conseillère pédagogique à la recherche.
Chaque année, les établissements d’enseignement collégial offrent des cours préuniversitaires et techniques pendant lesquels les professeurs initient des milliers d’étudiants à la recherche. Même s’il s’agit d’activités pédagogiques, il importe que les recherches menées par les étudiants du collégial tiennent compte de principes éthiques, comme le respect des personnes et leur bien-être.
« Grâce à l’enseignement, les étudiants vont baigner dans les principes éthiques, ce qui fait partie de leur formation de citoyen. Il s’agit de principes que l’on retrouve dans d’autres domaines, par exemple en administration, en santé ou en éducation, qui leur serviront tout au long de leur vie », souligne Vincent Larose, directeur des études au Cégep de Granby.
Recherches étudiantes
« La société doit prendre tous les moyens pour que la recherche avec des êtres humains soit faite de façon éthique pour préserver la confiance du public. La responsabilité d’évaluer l’éthique des travaux étudiants doit être partagée », explique Nathalie N. Bouchard, conseillère pédagogique à la recherche au Cégep de Granby.
Imaginons que des étudiantes du collégial veuillent mesurer l’impact du stress en proposant de lire une histoire angoissante à des participants, pour ensuite évaluer leur performance sur une tâche de mémoire. De leur côté, d’autres étudiants cherchent à documenter l’anxiété de performance par le biais de questionnaires auprès de futures infirmières.
Comment s’assurer que les participants ont consenti en toute connaissance de cause à participer à ces recherches et qu’ils comprennent les risques potentiels ? Est-ce que les informations recueillies seront détruites après la remise des travaux aux enseignants ? Voilà des questions à se poser. En effet, personne ne souhaite que les réponses lors d’un sondage ou d’une entrevue soient partagées ou publiées, en identifiant « qui a dit quoi ». Ce serait une atteinte à la vie privée.
« En poussant les étudiants à tenir compte de considérations éthiques au moment même où on les initie aux méthodes de recherche, on augmente les chances que l’aspect éthique devienne indissociable de tous les autres éléments essentiels qui sont gages de la qualité d’un protocole de recherche », indique Chantale Tremblay, professeure de psychologie au Cégep de Granby.
Évaluation éthique de la recherche
Lorsqu’une chercheuse étudie les effets du stress sur les enseignants du primaire en temps de pandémie ou qu’un chercheur évalue l’impact de la pédagogie par la nature sur des étudiants en éducation spécialisée, son projet doit d’abord être soumis à un comité d’éthique à la recherche (CÉR). Le CÉR voit à protéger les participants de la recherche en s’assurant que les règles éthiques sont respectées.
Le CÉR du Cégep de Granby, mis sur pied en 2018 par le Conseil d’administration, examine l’éthique de chaque projet de recherche avec des êtres humains, en soupesant ses avantages et ses inconvénients, avant de décerner une autorisation pour le débuter les travaux. Lorsqu’il s’agit d’activités de recherche qui font partie d’un cours et dont l’objectif principal est pédagogique, l’évaluation peut cependant être confiée aux enseignants par le CÉR.
« Ce projet est un très bel exemple de collaboration inter-établissements et une initiative très attendue par notre CÉR, qui nous donnera les outils appropriés pour approfondir notre mandat de formation et d’information en matière d’éthique en recherche », précise Marie-Josée Turgeon, présidente du CÉR au Cégep de Granby.
Les trois organismes fédéraux qui encadrent et subventionnent la recherche à la grandeur du pays ont d’ailleurs consigné par écrit des principes éthiques dès 1994, à la suite d’expériences scientifiques lors desquelles les chercheurs ont omis de protéger leurs participants. La dernière mise à jour, qui date de 2018, réitère l’importance d’évaluer les activités de recherche étudiantes. Il s’agit du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et des Instituts de santé du Canada (ISC).