Quand un projet familial rallie l’ensemble du groupe du programme Commerce international et se concrétise grâce à l’aide d’un enseignant…

Martha-Cecilia Henao-Gaviria ne se doutait pas une seconde que la ferme familiale colombienne, jumelée à une plantation de café à flanc de montagne, deviendrait son projet d’études en 2021. En effet, en pleine pandémie comme bien d’autres employés à l’aéroport de Montréal, madame Henao-Gaviria a perdu son emploi. Responsable des opérations aériennes pour différentes compagnies d’aviation, elle souhaitait profiter de cette mise à pied pour réorienter sa carrière, mais en ne s’éloignant pas trop du domaine dans lequel elle a étudié, le droit. Soutenu dans sa recherche d’emploi par Services Québec, l’agent lui a conseillé de s’inscrire à l’Attestation d’études collégiales (AEC) Commerce international au Cégep de Granby. Jamais elle n’aurait pensé retourner un jour sur les bancs d’école…

Il y a huit mois, Martha commençait ses études dans cette nouvelle spécialisation.

Un bon jour, Dominic McInnis, enseignant en conformité douanière dans le programme Commerce international, a questionné les étudiants : « Est-ce que quelqu’un parmi vous aurait un produit à importer au Canada? Si je vois que c’est intéressant, on va le faire! » Tout de suite, Martha a levé la main pour parler de son rêve…

Originaire de la Colombie, Martha est née et a grandi sur une ferme où on faisait l’élevage des vaches et la récolte des grains de café sur la plantation familiale. Ayant émigré au Canada, c’est sa sœur qui a pris la relève. Le temps a passé et depuis une quinzaine d’années, elle s’est positionnée dans sa région comme productrice de café « spécial ».

Mais pourquoi ce café est-il spécial?

C’est qu’il a des caractéristiques particulières. D’abord, la plantation est située à flanc de montagne dans la région de Ansermanuevo dans la Valle del Cauca en Colombie. De plus, le feuillage des arbres à fruits rouges (muriers, entre autres) et des plantains qui surplombent la plantation de café fournit un paillis naturel aux plants de caféiers, lui donnant des arômes distinctifs des autres grains de café. Aussi, le processus et la récolte des grains se font entièrement de façon manuelle.

À maintes reprises, la sœur de Martha lui répétait : « pourquoi ne pas vendre le café à Montréal? »…

Une fois son récit terminé, à l’unanimité, les 11 étudiantes et étudiants du groupe ont adhéré au projet sans hésiter. Pensez-y : avoir l’opportunité, en pleine formation, de travailler sur un projet concret et de créer de vrais liens d’affaires plutôt que de travailler à partir d’une mise en situation fictive…

Tous les éléments sont réunis pour motiver les troupes.

Le projet permet au groupe de participer concrètement à tous les volets de la formation : gestion de l’information et des processus (milieu du commerce, études de marché, etc.), gestion financière et approvisionnement (coûts, logistique, gestion des stocks, etc.), communication et relations internationales, règles légales et commerciales, etc. De plus, chacun apporte son expertise et c’est ce qui fait la force du groupe.

Depuis le début du programme, le 22 mars 2021, les étudiantes et les étudiants ont déjà importé de nombreux échantillons qu’ils feront découvrir à des amateurs et à de fins connaisseurs de café de la région de Montréal. De plus, l’équipe travaille maintenant sur l’importation de près d’une cinquantaine de kilos de café. Voilà une vraie démarche de commercialisation d’un produit!

Quand on demande à Martha si elle a connu des épisodes de découragement ou si elle a vécu des difficultés dans son projet, elle répond sans hésiter : « Aucune difficulté jusqu’à présent. L’équipe enseignante est très professionnelle et nous donne les outils pour réussir. » De plus, elle est très reconnaissante envers M. Mc Innis d’avoir cru en ce projet et elle remercie l’ensemble du personnel du Cégep de Granby pour sa collaboration et sa générosité à le faire rayonner. « Je ne me sens pas dans une école avec simplement des cours théoriques. L’équipe enseignante est passionnée par son métier et investie en nous en transmettant leur passion.

Nous avons aussi demandé à Martha ce qu’elle aurait à dire à une personne qui hésite à s’inscrire à la formation : « Le programme nous permet de voir la vraie nature du commerce international. C’est intéressant parce qu’on touche à plusieurs facettes et non pas à l’exportation ou à l’importation seulement. Nous serons compétents pour travailler autant dans la logistique de transport de marchandises à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Le programme nous donne l’opportunité de travailler sur plusieurs fronts. »

Il reste encore quelques mois à la formation de la cohorte de Martha. Il y a fort à parier qu’il y aura des retombées à ce projet d’ici là.

Rappelez-vous du souhait de la sœur de Martha… Voilà qu’il se réalise!

Félicitations à l’équipe étudiante!