Réfléchir à l’éthique lors des activités de recherche étudiantes 11 janvier 2022
C’est en mode virtuel que l’Association pour la recherche au collégial (ARC) a tenu son activité de formation consacrée à l’éthique de la recherche au collégial à l’automne dernier. Cet événement pancanadien était offert dans les deux langues officielles et regroupait 80 participants, du Québec, de l’Ontario et des Territoires du Nord-Ouest.
Cette rencontre était coanimée par trois conseillères à la recherche, soit Nathalie Nicole Bouchard, du Cégep de Granby, Marie Briand, du Cégep de Jonquière, et Marie-Chantal Dumas, du Cégep Garneau, ainsi que par la directrice générale de l’ARC, Lynn Lapostolle.
Après une séance d’introduction présentant les prémisses de l’évaluation éthique des activités étudiantes, les participants avaient la possibilité d’assister à quatre ateliers consacrés aux modalités d’évaluation, au consentement, à la confidentialité et aux risques en recherche. Une séance plénière complétait l’événement, pendant laquelle les participants ont pu s’exprimer.
Qu’est-ce que l’éthique de la recherche dans un contexte scolaire ?
Chaque année, les établissements d’enseignement supérieur initient des milliers d’étudiants à la recherche dans le cadre d’activités pédagogiques. Il importe que les recherches menées par les étudiants tiennent compte de principes éthiques.
« Quand un chercheur administre un sondage ou une entrevue, ou quand un étudiant le fait pour un projet qu’il doit réaliser dans le cadre d’un cours, le participant ne fait pas vraiment la différence entre les deux. Donc, il faut s’assurer qu’à la fois les chercheurs et les étudiants respectent des règles de base en éthique.
Les règles de base comprennent, par exemple, la confidentialité des données. Évidemment, on ne peut pas partager les informations récoltées auprès des participants dans le cadre d’une recherche. Je pense aussi au consentement, pour s’assurer que la personne qui veut participer au sondage ou à l’entrevue sait dans quoi elle s’embarque et ce qu’on attend d’elle. » – Nathalie N. Bouchard
Pourquoi une formation sur l’évaluation éthique des activités de recherche étudiantes ?
Il existe, au Canada une politique commune de trois organismes de recherche fédéraux canadiens (CRSH, CRSNG et l’IRSC) portant sur un ensemble de normes éthiques s’appliquant aux recherches avec des participants humains. Tous les collèges et les universités au Canada se sont engagés à respecter cet Énoncé de politique des trois conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (EPTC 2).
« Dans sa mise à jour de 2018, donc tout récemment, l’EPTC 2 précise qu’il faut évaluer l’éthique des activités de recherche auprès d’êtres humains menées par les étudiants dans le cadre de leurs cours.
Le besoin que nous avons cerné consiste à trouver des façons d’opérationnaliser et de rendre plus concrets les grands principes éthiques dans les cours du collégial, soit le respect des personnes, la préoccupation pour le bien-être et le principe de justice. […] Les grands principes sont bien expliqués dans la Politique, mais les organismes subventionnaires ne disent jamais comment les enseigner dans les cours. Nous trouvions essentiel de fournir des outils aux collèges sur comment faire l’évaluation éthique des activités de recherche étudiantes et mettre en œuvre différents mécanismes pour y arriver. » – Nathalie N. Bouchard
La formation mise en place s’adressait à une gamme variée de personnel du milieu collégial : administrateurs de la recherche, conseillers pédagogiques, membres de la direction et enseignants.
Des outils accessibles en ligne
« Nous avons préparé 4 schémas conceptuels avec une liste d’enjeux et de suggestions pour accompagner les notions abordées. Ce matériel a été dévoilé et expliqué lors de la formation. » – Nathalie N. Bouchard
Outre la documentation remise lors de la rencontre du 23 septembre, une publication regroupant les divers outils et une médiagraphie commentée consacrée à l’éthique des activités de recherche menées dans le cadre de cours est accessible depuis le Centre de documentation collégiale (CDC). Cette ressource, disponible gratuitement en français et en anglais, risque d’être très utile.
Une démarche qui se poursuit
Le succès de l’activité de formation est de bon augure. D’autres conférences sont prévues dans le cadre des formations de l’ARC. Il est également question de présentations lors de différents colloques au Canada au cours de la prochaine année.
Le projet s’est avéré possible grâce à une subvention d’appui du Secrétariat à la conduite responsable de la recherche aux activités éducatives et de formation.