Un Centre d’aide en français qui évolue selon les besoins 31 janvier 2022
Ressource reconnue pour la qualité de ses services, le Centre d’aide en français (CAF) du Cégep privilégie une nouvelle démarche dans l’apprentissage de la langue écrite. Le CAF, qui existe dans sa forme actuelle depuis environ 15 ans, ne cesse de se renouveler afin de s’adapter aux besoins de clientèles diversifiées.
« Le Centre d’aide en français regroupe tous les services offerts aux étudiants et étudiantes qui éprouvent des difficultés en français écrit, dans le but d’améliorer leurs chances de réussite dans les cours de formation générale et de programme. » – Charles Robert, enseignant responsable du CAF
Pour atteindre cet objectif, le CAF offre trois principaux services :
- l’aide individuelle, où un enseignant ou une enseignante de français est disponible durant les heures d’ouverture pour accompagner la communauté étudiante dans la révision linguistique d’un texte ou pour répondre à toutes formes de questions en lien avec le français écrit
- le tutorat par les pairs sous forme de rencontres hebdomadaires entre un tuteur ou une tutrice et une personne aidée au local du CAF
- l’accès au Centre Antidote, qui consiste à un accompagnement dans l’utilisation du logiciel d’autocorrection.
De plus, le dépistage et l’accompagnement des étudiants et étudiantes à haut risque d’échouer à leurs cours de littérature sont facilités par la collaboration de Nadine Patrice, orthopédagogue à l’emploi du Cégep.
Des exercices d’apprentissage originaux
Récemment, le parcours proposé dans le cadre du tutorat par les pairs a été entièrement repensé par les enseignants et enseignantes du CAF et Nadine Patrice. Depuis l’automne 2020, une approche très différente est proposée aux utilisateurs et utilisatrices de ce service. Ces outils, développés par l’enseignante Julie Houle et Nadine Patrice, sont présentés sous la forme d’un parcours de 10 séances d’une heure, réparties sur autant de semaines.
« Le nouveau parcours est né du désir d’aider plus adéquatement les étudiantes et étudiants ayant des besoins particuliers qui sont de plus en plus présents dans nos classes et au CAF par la même occasion. » – Julie Houle, co-rédactrice du parcours
L’objectif de cette démarche d’apprentissage est d’améliorer la qualité du français écrit. Pour y parvenir, les exercices du parcours visent à développer le « métalangage » et le « discours interne » portant spécifiquement sur les règles de français écrit.
Les activités, élaborées par l’orthopédagogue Nadine Patrice et par l’enseignante Julie Houle, amènent les étudiants et étudiantes à expliquer oralement à leur tuteur ou tutrice, pour quelles raisons ils ou elles ont fait tel accord ou apporté telle correction.
L’originalité du processus réside dans la justification de ces choix. Elle fait appel à la syntaxe, c’est-à-dire à des explications qui portent sur les classes de mots ou sur la position des mots dans la phrase, plutôt qu’à la sémantique, où traditionnellement l’étudiant ou l’étudiante récite des trucs appris par cœur, qui ne sont pas nécessairement toujours bien compris.
« Nous voulons vraiment que les personnes aidées développent le réflexe de se parler, de se questionner, à voix haute dans un premier temps au Centre d’aide en français, dans leur tête par la suite, puis dans leurs différents cours pour qu’ils et elles puissent mettre en application cette habitude-là. » – JH
Les évaluations effectuées avant et après le parcours permettent de mesurer les progrès accomplis à la fin du processus. L’analyse des performances, au début et à la fin de la démarche, est particulièrement utile pour le dépistage d’étudiants ou d’étudiantes à haut risque d’échec et pour le suivi du dossier par l’orthopédagogue. Des ressources complémentaires peuvent alors leur être proposées.
À quoi ressemble concrètement le nouveau parcours?
Pour chaque séance, les rédactrices ont élaboré trois documents : la démarche, le cahier d’activités et le corrigé.
Le document de la démarche comprend la règle à aborder et la démarche à employer pour appliquer correctement celle-ci. Une seule règle est apprise à la fois, même si, à chaque séance, les étudiants et étudiantes doivent compléter une dictée et rédiger un texte en écriture libre qui intègre toutes les règles apprises.
« À la suggestion d’une tutrice, nous avons mis la démarche dans un cahier à part. Ce qui permet à la personne aidée d’apporter le cahier pour l’utiliser dans tous ses cours. Notre objectif est de les inciter à se créer une grammaire personnelle. » – JH
Le cahier d’activités, d’une dizaine de pages, est divisé en plusieurs étapes. Celles-ci incluent la modélisation et la présentation de la démarche avec des explications et une rétroaction, puis des exercices variés dont la complexité augmente d’une étape à l’autre de manière progressive. Ce cahier comprend quatre principaux types d’activités : des exercices troués avec justification à l’oral, le repérage et la correction d’erreurs, des dictées de trois phrases et une écriture libre, avec certaines contraintes.
Le corrigé, quant à lui, est assez complet. En plus de la bonne réponse, on y explique chaque accord en utilisant la démarche présentée, ainsi que l’explication verbale qu’un enseignant fournirait à une personne aidée.
« Il s’agit d’un parcours bien préparé, qui est déjà déterminé pour le tuteur. Ce n’est pas le tuteur qui travaille à son matériel pédagogique. » – CR
Cet outil rend le tuteur ou la tutrice plus autonome, bien que les rencontres aient lieu au local du CAF sous la supervision d’un membre du personnel enseignant qui reste disponible pour répondre aux questions, ou pour compléter les explications avec d’autres exemples au besoin.
Qui sont les tuteurs et tutrices?
Les personnes aidantes sont des étudiantes et étudiants sélectionnés pour leurs aptitudes en français et pour leur aisance à expliquer les règles de la langue écrite. Afin de démontrer leur compétence, les aspirants tuteurs et tutrices complètent la même évaluation de préformation que celle qu’ils proposeront aux personnes aidées à la première séance. Cette étape, en plus de la formation qui leur sera aussi proposée, est une occasion pour les enseignants et enseignantes du CAF de les guider quant au fonctionnement du parcours en plus de les mettre en confiance. Il faut noter enfin que l’expérience du tutorat par les pairs est très formatrice également pour les tuteurs et tutrices.
« Ce ne sont pas juste les personnes aidées qui progressent, les tuteurs également. Ils nous le disent : je me sens meilleur, je me sens plus confortable. Il n’y a pas de meilleure façon d’apprendre dans la vie que d’enseigner. [] Si l’on pense s’inscrire à l’université en éducation, en psychologie ou dans un domaine qui implique une relation d’aide, c’est une expérience incroyable à venir chercher au CAF. » – CR