Le 18 mai dernier, les finissantes et finissants des trois profils en Arts, lettres et communication présentaient leurs projets finaux. Cela signifiait aussi la fin de leurs parcours collégial…

17 h 50. Le grand public est déjà très nombreux dans les locaux du C300, « l’habitat naturel » des étudiantes et étudiants du programme d’Arts, lettres et communication. L’espace qu’ils ont probablement davantage fréquenté que leurs propres chambres ces derniers temps! Il y règne une effervescence incroyable. Pour certains, le parcours collégial est une finalité, pour d’autres, ce n’est que le début de nouveaux défis universitaires ou d’explorations artistiques personnelles.

L’exposition proposée est divisée selon les trois profils d’études possibles en arts et lettres : cinéma, lettres et arts visuels. Il y a des kiosques de présentation où les étudiantes et étudiants, par groupe, exhibent leurs projets sur lesquels ils s’affairent depuis plusieurs mois.

Je fais mon entrée dans les méandres de cette « Ville tentaculaire »…

Une petite mise en contexte

Il y a quelques semaines, un voyage scolaire a été organisé dans la métropole montréalaise afin de plonger les étudiantes et étudiants dans un environnement de « grande ville ». Le groupe a visité le Centre Phi où il y avait une installation portant sur le World Trade Center, il a déambulé dans la ville avec Hector Ruiz, enseignant en littérature au Collège Montmorency, pour terminer la journée avec la pièce « Les murailles » au théâtre La Licorne.

Puisque leurs travaux finaux portaient sur la « Ville », ce qu’ils ont pu croiser, percevoir ou ressentir les a assurément inspirés.

Un portait de cette Ville tentaculaire

18 h. Je regarde à ma gauche, je vois de magnifiques présentations des finissantes et finissants du profil cinéma. Situées à proximité du Théâtre de Poche où un visionnement des courts-métrages est prévu.

Je regarde à ma droite. Je m’avance. D’autres installations, mais pour celles et ceux du profil lettres. Stéfanie Prince tient un kiosque où elle distribue des journaux où se retrouvent des histoires d’injustices vécues avec différents quartiers montréalais. Ruby-Ann, à travers des sonnets et une murale de photographies, dépeint la solitude de la ville. Je continue à déambuler à travers le public et me retrouve inopinément plongée dans l’univers d’une ruelle montréalaise avec des débris au sol et diverses stations sonores. Sara Lefebvre, étudiante, m’explique qu’à travers des témoignages audios accessibles par code QR, je peux aller à la rencontre de personnes en situation d’itinérance. Elle a imaginé des témoignages qui reflètent bien la réalité de ces personnes vulnérables.

Je poursuis ma progression et me retrouve dans une véritable galerie d’art. Dans les locaux au bout du C300, les étudiantes et étudiants du profil arts visuels exposent leurs œuvres. J’ai d’abord discuté avec Marie. Elle utilise une technique mixte de broderie et d’acrylique et propose une vision de la ville qui s’articule en symbiose avec l’humain tel une ville vivante. J’ai ensuite fait la rencontre de Simon Francoeur, qui lui, offrait une performance « live » en achevant au pinceau une imposante fresque réalisée sur un tissu, directement au sol. C’était sa propre interprétation de la « ville » à travers une technique inspirée de l’artiste Jean-Michel Basquiat.

De retour à l’entrée des locaux du C300, Isaïe Houle, étudiant du profil lettres, offrait au public la lecture de l’un de ses textes. Une interprétation juste et très poignante. Ce n’est pas rien, ce soir-là était aussi l’occasion de faire le lancement d’une œuvre collective des finissantes et finissants du profil lettres, un recueil intitulé [Sans titre].

Moi qui pensais que mon passage à l’exposition serait bref… Je m’y suis fait prendre, pour mon plus grand bonheur! Que voulez-vous, c’était impossible de ne pas avoir le goût d’aller à la rencontre de tous ces artistes qui offraient, sans filtre, leur interprétation de la métropole. Pour y avoir résidé pendant plus d’une quinzaine d’années, je peux dire que j’ai redécouvert des quartiers montréalais et même des lieux devant lesquels je passais quotidiennement et que je ne connaissais même pas!

Mae, Rosalie et Zoé m’ont présenté Sylvain Fortier, propriétaire d’un kiosque au Marché aux puces Saint-Michel. J’ai écouté leur histoire, mais en visionnant le court-métrage, j’ai eu envie de me promener dans le quartier Saint-Michel, d’aller à sa rencontre et de l’entendre me raconter les anecdotes reliées aux objets de son kiosque! Justine, Joanie et Coralie m’ont fait connaître et apprécier le côté hippie de l’artiste Étienne Coppée en contraste avec la ville mouvementée. Maxyme et Maude, par leur documentaire, démontrent l’influence de la ville dans la musique des groupes rap Laf et Taktika.

20 h 05. Déjà ? Bien sûr, deux heures, c’était trop peu pour pouvoir entrer dans le vif du sujet avec l’ensemble des étudiantes et étudiants. À chaque kiosque où je m’arrêtais, je me faisais raconter avec professionnalisme le processus créatif derrière chacune des œuvres et même l’histoire qui a mené à la réalisation des sonnets, poèmes, nouvelles, courts-métrages ou des dessins sur toiles. La qualité de l’ensemble des travaux proposés était étonnante. Merci à Dominic Marcil, Marco Bédard, Vincent Landry, Daniel Dupré et l’ensemble de l’équipe enseignante qui ont rendu possible cette exposition. Il faut souligner le travail des techniciennes en travaux pratiques Micheline Hauver et Rizlane Abdessamad qui ont épaulé les équipes.

Bravo aussi à tous les finissants et finissantes qui déploieront leurs ailes dans le vaste monde artistique.