Lors du 41e colloque de l’Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC) qui s’est tenu au Collège Montmorency la semaine dernière, Mélissa Caron et Jean-François Dubé, enseignants de philosophie, et Nathalie Nicole Bouchard, conseillère pédagogique à la recherche, ont présenté le fruit de leurs recherches à la communauté collégiale. Annie Dutil, enseignante en éducation spécialisée, a reçu une mention d’honneur lors du même événement.

Du 8 au 10 juin 2022, plus de 1 500 professeurs, professionnels et membres de la direction œuvrant au sein des cégeps et collèges à la grandeur du Québec se sont rassemblés à Laval, lors du colloque annuel de l’AQPC. Sous le thème Recalcul en cours : À la recherche de nouveaux itinéraires, le colloque a permis d’échanger autour de la pédagogie collégiale, en parlant par exemple d’approches pédagogiques novatrices, de recherches en éducation, de ressources inspirantes et des nouveautés en enseignement supérieur.

Enseigner la pensée critique grâce à la désinformation

Mélissa Caron et Jean-François Dubé, enseignants de philosophie au Cégep de Granby, ont présenté un atelier consacré au Journalisme numérique collaboratif devant un auditoire enthousiaste. Pendant la session d‘hiver 2022, les deux professeurs ont enseigné la pensée critique par le biais de prédictions et par la création de contenus médiatiques fiables (vérification factuelle d’une vidéo complotiste et rédaction d’une lettre d’opinion), à des étudiantes et étudiants du cours Philosophie et rationalité.

Lors du colloque, ils ont partagé leurs observations, tirées d’une première expérimentation de cette approche, rendue possible grâce à une étroite collaboration avec Marie-Ève Martel, journaliste à la Voix de l’Est (Granby). La vice-présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec est d’ailleurs venue rencontrer les étudiantes et étudiants au Cégep, à leur plus grand plaisir. Le cours Philosophie et rationalité a été l’occasion de leur montrer que « la philosophie peut (je dirais même doit) s’appliquer en dehors des murs du Cégep », selon Jean-François Dubé. À l’aide de notions tirées de l’intelligence collective, l’approche pédagogique vise d’ailleurs à transformer des groupes d’étudiants du collégial en un réseau capable de lutter contre la désinformation, tout en favorisant l’apprentissage d’habiletés de la pensée critique.

L’évaluation éthique des recherches étudiantes

De son côté, Nathalie Nicole Bouchard, conseillère pédagogique à la recherche au Cégep de Granby, a présenté, en collaboration avec des collègues du réseau collégial, une conférence consacrée aux enjeux de l’évaluation éthique des recherches étudiantes. Marie Briand (Cégep de Jonquière), Marie-Chantal Dumas (Cégep Garneau), Lynn Lapostolle (Association pour la recherche collégiale) et elle ont récemment publié un guide pour aider les cégeps à mettre en place des balises qui assurent que les travaux de recherche que mènent les étudiantes et étudiants du collégial dans le cadre de leurs cours soient respectueux des principes éthiques en matière de recherche avec les êtres humains.

Les modalités d’évaluation, le consentement, l’engagement à la confidentialité et au respect de la vie privée, ainsi que les risques en recherche ont été abordés devant un auditoire attentif. Les principaux enjeux ont été évoqués et des suggestions, proposées. Tout cela dans le but de soutenir le personnel enseignant et professionnel qui développe des activités pédagogiques d’initiation à la recherche.

C’est que les établissements d’enseignement collégial offrent, chaque année, des cours préuniversitaires et techniques pendant lesquels les professeurs initient des milliers d’étudiants à la recherche. « La société doit prendre tous les moyens pour que la recherche avec des êtres humains soit faite de façon éthique, pour préserver la confiance du public », explique Nathalie Nicole Bouchard.

Mention d’honneur pour Annie Dutil

L’Association québécoise de pédagogie collégiale a décerné une mention d’honneur à Annie Dutil, enseignante en éducation spécialisée au Cégep de Granby.  Fortement engagée et impliquée dans sa communauté, Annie Dutil est reconnue pour ses pratiques pédagogiques innovantes et sa capacité à mobiliser les enseignants autour de la pédagogie par le plein air.

Grâce à son leadership, elle a participé à l’élaboration d’un projet d’aménagement de classes extérieures au Cégep, ce qui a favorisé l’émergence de nouvelles pratiques pédagogiques chez ses collègues. De plus, Annie Dutil est l’instigatrice d’une communauté de pratique sur les stratégies pédagogiques à l’extérieur et d’un projet de recherche consacré à cette approche. Grâce à son engagement et sa passion, elle réussit à faire vivre aux étudiantes et étudiants des expériences uniques en jumelant des objectifs pédagogiques avec l’appréciation de la nature.

Cap sur la recherche

Au cours des dernières années, le Cégep de Granby a mis le cap sur la recherche, en encourageant son personnel à mener des recherches scientifiques dans différents domaines. Même si la recherche collégiale s’avère moins connue que son pendant universitaire, celle-ci permet d’initier les étudiants à la démarche scientifique et d’améliorer la qualité de l’enseignement et des programmes d’études, tout en produisant de nouvelles connaissances.

Une animation co-signée Cégep de Granby!

Finalement, le Cégep peut être très fier d’avoir vu l’une des leurs co-signer l’animation de l’AQPC. C’est tout en intelligence et en humour que Marie-Pier Fournier, technicienne en information au Cégep et conteuse de talent, a déployé ses plus beaux habits et son dynamisme pour colorer l’événement.