Le 15 et le 22 avril 2023 se déroulaient les finales de la division 3 de Rocket League et de la division 2 de League of Legends présentées par la Ligue intercollégiale de sports électroniques (LCSE). Les équipes ont très bien performé et sont sorties grandes championnes de leurs divisions.

Les jeux vidéos sont souvent victimes de préjugés et de stéréotypes, souvent véhiculés par des personnes qui ne sont pas familières avec cette forme de divertissement. C’est en participant à l’activité que j’ai pu déconstruire l’image erronée que j’avais du sport électronique.

Le 15 avril, j’ai assisté à la finale du jeu Rocket League.

Laissez-moi vous faire découvrir cet univers…

13 h 45 – En route pour l’événement

L’événement débute à 14 h. Dans les escaliers, sur le chemin pour me rendre au Théâtre de poche, je suis seule. Je pense à Katie Girard, animatrice à la vie étudiante et responsable des équipes… C’est dommage, elle a investi beaucoup de temps dans la préparation de la diffusion des matchs et personne ne semble présent pour y assister… Je la croise en haut des escaliers et lui fais part de mon inquiétude. Elle me répond, en souriant : « Les gens sont déjà dans la salle. Il y a des membres de la famille des joueurs et des amis ».

Effectivement, en entrant dans le Théâtre de poche, je vois qu’une quinzaine de personnes attendent la diffusion. Sur l’écran géant, on voit le visuel préparé par la LCSE ainsi qu’un décompte d’avant-match.

Déjà, je suis étonnée de voir autant de gens dans la salle…

Et là, mes yeux balaient l’espace de gauche à droite. Où sont les joueurs? Je questionne Katie qui m’annonce qu’ils sont en train de se préparer dans un local informatique et qu’il ne faut pas aller les déranger.

Je suis encore plus étonnée d’entendre ça!

Ce ne sont pas les joueurs que l’on regarde? Qu’allons-nous voir à l’écran?

Je suis perplexe.

13 h 50 – Les joueurs en préparation

Après mon échange avec Katie, ma curiosité s’anime. Comment peut-on avoir besoin de concentration pour jouer à un jeu vidéo?

Je me dirige alors d’un bon pas vers le local informatique. Je vais en avoir le cœur net, me dis-je.

À l’approche du local, j’entends des murmures. À mon entrée dans la pièce, je vois les joueurs en complet et cravate avec casque d’écoute sur les oreilles. Ils sont loin de l’image que je pouvais imaginer. Et je comprends tout. Eh oui, je faisais partie de ces personnes qui ont des idées très stéréotypées de cet univers.

13 h 55 – Le cours 101 du sport électronique!

À mon arrivée dans le local, j’ai la chance de rencontrer Didier Harbec, alias « YoYo », entraîneur de l’équipe de Rocket League. Il commence à m’expliquer les rouages du sport électronique.

Pourquoi définir le jeu vidéo comme un sport?

Bien que l’utilisation du terme « sport » soit controversée dans le contexte du sport électronique, les compétitions de jeux vidéos ont de nombreux aspects qui se rapprochent de ce que l’on retrouve dans les sports traditionnels. Tout d’abord, le sport électronique exige une grande dextérité et une coordination entre les mains et les yeux, ainsi qu’une capacité de réflexion rapide et de prise de décision. Les joueurs doivent également être en bonne condition physique pour pouvoir jouer pendant de longues heures sans se fatiguer.

De plus, les compétitions de sport électronique sont organisées en équipes, ce qui crée une dynamique de collaboration et de coopération similaire à celle que l’on retrouve dans les sports traditionnels.

Enfin, comme dans les sports traditionnels, le sport électronique exige un entraînement régulier, une préparation mentale et physique, ainsi qu’une stratégie bien élaborée pour pouvoir réussir au plus haut niveau.

C’est pourquoi les joueurs doivent impérativement avoir un bon dossier académique, de saines habitudes de vie, comme l’alimentation et l’activité physique.

14 h – Silence, on joue!

À 14 h, le visuel sur l’écran géant du Théâtre de poche géant change. J’ai l’impression de voir un générique d’émission de télé défiler devant mes yeux. Et là, deux commentateurs sportifs apparaissent! Ils font un récapitulatif des matchs et présentent les joueurs des deux équipes qui s’affrontent et leurs bons coups lors de la saison régulière. Dans la classe, les joueurs sont fébriles, s’encouragent et échangent un peu sur des stratégies!

Nos joueuses et joueurs font bonne figure.

On m’explique comment se déroulent les rondes. Je ne saisis pas tout, mais je suis heureuse d’être là pour voir la fierté dans les yeux des parents. Notre équipe remporte plusieurs matchs. À chaque but marqué, les spectateurs applaudissent et s’exclament. Lors de revirements, on entend la déception. Il y a cette espèce de fébrilité qui règne dans la salle. Par moments, j’avais l’impression d’être dans un aréna lors d’un match important d’éliminatoires.

On m’a par la suite expliqué que la culture du sport électronique n’est pas encore très développée au Québec contrairement aux États-Unis par exemple. En effet, des stades se remplissent au maximum de leur capacité pour assister à des compétitions de sport électronique. Mais, son évolution s’opère, tranquillement.

Alors, à partir de maintenant, je changerai ma perception :

  1. Les jeux vidéos sont une perte de temps : FAUX! Ils ont des avantages, tels que le développement de compétences cognitives et sociales.
  2. Les jeux vidéos sont une activité solitaire : FAUX! Au Cégep, le sport électronique se pratique en équipe! Les joueurs socialisent entre eux, mais aussi avec les participantes et participants d’autres cégeps « en ligne ». Ce ne sont pas des gens asociaux!
  3. Les jeux vidéos sont pour les geeks : FAUX! Les joueurs et joueuses de jeux vidéos viennent de tous horizons.

Nous sommes fiers de nos équipes de Rocket League et de League of Legends qui sont couronnées championnes de leurs divisions. Elles ont très bien performé pour monter sur la plus haute marche du podium! Bravo à tous!

Une très belle expérience que vous pouvez vivre un peu en visionnant la vidéo ci-dessous.