L’idée ambitieuse d’orchestrer cet événement d’envergure émane de Sébastien Godin-Proulx, Jean-François Rivard et Viviane Noiseux, trois passionnés de phénomènes astronomiques qui enseignent la physique. Ce projet a rapidement pris racine au sein du Cégep de Granby, suggérant la mise en place d’un comité spécifique pour sa réalisation. Face à l’opportunité pédagogique, une mesure exceptionnelle a été prise : la suspension des cours et la libération du personnel en après-midi, permettant à toute la communauté collégiale de se rassembler pour assister ensemble à ce moment astral unique et extraordinaire. Ainsi commençaient les préparatifs pour accueillir ce spectacle céleste, qui ne se reproduirait pas avant 2106 au Québec.

Pour cet événement spécial, le stationnement St-Jacques s’est métamorphosé en un véritable observatoire à ciel ouvert. Des kiosques d’explication et d’exploration des divers phénomènes entourant l’éclipse ont été érigés, promettant une expérience à la fois éducative et immersive. L’événement était prévu pour être partagé au-delà des limites du stationnement, avec la diffusion d’images capturées par le télescope du Cégep sur sa chaîne Youtube, ainsi que la retransmission en direct d’images provenant de l’Astrolab du Mont Mégantic dans différents lieux du Cégep, créant une ambiance d’union autour de ce phénomène astral.

La journée a été soigneusement planifiée pour offrir une expérience inoubliable. Viviane Noiseux, l’une des initiatrices du projet, animait l’événement, guidant les spectatrices et spectateurs à travers les différentes phases de l’éclipse tout en veillant à leur sécurité oculaire. Dans le stationnement, une ambiance sonore avait été soigneusement sélectionnée pour accompagner ce moment hors du temps. La bibliothèque du Cégep a proposé une exposition de livres et la diffusion de films à l’intérieur en lien avec les merveilles de l’astronomie.

La communauté collégiale a répondu présente à l’appel, se réunissant en masse dans le grand espace ouvert du stationnement St-Jacques, témoignant de l’intérêt et de l’excitation que suscitait cet événement. Les sentiments exprimés étaient un mélange de privilèges, d’excitation, d’impressions et de vivacité. Plusieurs réalisaient l’unicité de l’instant, conscients de la chance d’être sur la trajectoire de la totalité de l’Éclipse. Des expressions, comme « On se sent privilégié! », « Je me sens vivante! », « Je me sens privilégiée d’être entourée de mes collègues et de voir le phénomène. », jaillissaient parmi la foule, capturant l’essence d’une expérience commune transcendant l’ordinaire.

À 15 h 05, alors que la température baissait et que le vent se levait, marquant un changement tangible dans l’atmosphère, la luminosité et la perception des couleurs s’altéraient, plongeant les personnes présentes dans une réalité presque surréelle. Vers 15 h 27, le moment que tous attendaient : la phase de totalité de l’éclipse. Un silence empreint d’anticipation s’abattit sur la foule, brisé soudain par un tonnerre d’applaudissements, d’exclamations et de cris de joie à l’instant où l’obscurité complète enveloppait le soleil. L’émerveillement collectif face à ce spectacle naturel, cette danse cosmique entre la lune et le soleil, était palpable, unifiant tous les regards vers le ciel.

Le 8 avril dernier, le Cégep de Granby n’a pas seulement été le témoin d’un événement astronomique; il est devenu le cœur vibrant d’une communauté réunie par la curiosité, l’émerveillement et un sentiment profond de connexion avec l’univers. Les organisateurs, Jean-François Rivard, Viviane Noiseux, et leur comité, avaient réussi à créer bien plus qu’un simple événement d’observation : ils avaient offert une expérience indélébile, un moment d’éternité gravé dans les mémoires de tous ceux et celles qui y ont participé.