La présentation des projets de recherche des finissantes et des finissants en Sciences de la nature a récemment permis de mettre en lumière le travail impressionnant réalisé par la communauté étudiante des deux profils du programme. Plus qu’une simple exposition, l’événement était un véritable bouillonnement d’enthousiasme et de savoir. Il était fascinant de les voir parler de leur projet avec un entrain communicatif, répondant avec assurance aux questions de la brigade évaluatrice qui circulaient parmi les kiosques. Toutes et tous étaient visiblement bien préparés et fiers de partager les fruits de leurs efforts.

Le processus de recherche, qui s’étale sur 15 semaines, débute par la formulation de questions et d’hypothèses, inspirées par les cours suivis ou par des idées qui ont germé tout au long de leur parcours. Sous la supervision attentive de l’équipe enseignante, les équipes affinent leurs projets pour s’assurer qu’ils soient réalisables dans le temps imparti, tout en appliquant leurs connaissances en chimie, physique et biologie.

Les projets présentés illustrent la variété et l’originalité des hypothèses émises :

  • Du chou à la chimie : étude de la vitamine C, du sodium, du glucose et du pH dans différentes recettes de kimchi selon le temps de fermentation.
  • Comparer les temps de dissolution d’enrobages de l’AAS dans des organes du système digestif synthétisés.
  • L’influence de la température de rinçage et la variation de la composition d’un nettoyant de surfaces.
  • L’épicé dans l’industrie : analyse et quantification de la capsaïcine dans des produits dérivés.
  • Toxicité et effets des écrans solaires minéraux et chimiques dans l’eau sur le développement de Daphnia Magna.
  • L’effet de l’acide caprylique sur les microorganismes.
  • Analyse d’un arc électrique.
  • L’influence du rythme cardiaque sur la mémoire à court terme.
  • Comparaison de l’impact d’un compost végétal et d’un compost animal sur la croissance d’une tige de blé.
  • Impact des engrais chimiques et naturels sur la croissance de l’espèce Helianthus annuus.
  • L’effet du thé matcha sur le rythme cardiaque des Daphnies.
  • Émissions thermoïoniques de différentes cathodes selon le courant qui les traverse.
  • Défi Science, on tourne! : conception et optimisation d’un bolide.

Éloïse Leblanc, accompagnée de Victor-Antoine Leblanc et Gabriel Moreau, a particulièrement retenu l’attention avec son projet explorant le potentiel de recyclage d’objets en cellulose, comme des boules de coton, une étoffe de lin et du papier kraft, en les transformant en glucose utilisable dans des synthèses commerciales. Le kiosque du trio offrait une expérience sensorielle unique : les visiteurs pouvaient sentir des échantillons de glucose extraits du coton, du lin et du papier kraft. L’odeur du sucre se dégageait distinctement des échantillons, permettant une comparaison directe avec des échantillons de cassonade et de sucre caramélisé. Une démonstration fascinante qui mettait en évidence la réussite du projet d’Éloïse et de son équipe.

Leur recherche s’est appuyée sur le processus d’hydrolyse acide, qui consiste à briser les liens moléculaires de la cellulose à l’aide d’eau et d’acide, libérant ainsi des molécules de glucose. Inspirée par un rapport universitaire de Véronique Bédard de l’Université de Sherbrooke, l’équipe a minutieusement étudié l’impact du pourcentage initial de cellulose sur la pureté et la masse du glucose obtenu.

Bien que la méthode de cristallisation utilisée n’ait pas permis d’isoler complètement le glucose, l’équipe a confirmé sa présence dans les échantillons grâce à l’analyse spectrale. Les résultats de leur recherche démontrent que les boules de coton offrent le glucose le plus pur, confirmant partiellement leur hypothèse initiale. L’équipe a également observé des traces de CO2 dans les spectres, suggérant une combustion partielle lors de l’évaporation des échantillons.

Malgré les défis rencontrés, l’équipe reste positive et enthousiaste face aux possibilités futures. Ils suggèrent d’explorer l’utilisation de cellulose microcristalline, la forme la plus pure disponible sur le marché, pour optimiser la production de glucose. Des recherches plus approfondies sur l’impact de l’usure des matériaux sur la pureté du glucose obtenu sont également envisagées.

Ce projet de recherche, comme tous ceux présentés lors de l’événement, est un exemple éloquent de la façon dont les étudiantes et les étudiants en Sciences de la nature développent leur esprit critique, appliquent leurs connaissances et contribuent à l’avancement des connaissances scientifiques. Plus important encore, ces présentations démontrent clairement que c’est intéressant d’étudier en science et que l’on peut aborder une variété de sujets, des plus techniques aux plus surprenants. L’événement a offert un aperçu fascinant du travail acharné et de la passion qui anime ces jeunes chercheurs en herbe.