Montréal, 1863, la ville est en émoi. Des criminels s’emparent des dépouilles fraîchement enterrées pour les revendre, notamment à la faculté de médecine de l’Université McGill. Pure fiction? Non, Les résurrectionnistes du Mont Royal est un roman historique basé sur l’actualité de cette époque.

Pour son second roman, l’enseignante Joannie Daigneault nous immerge « dans le Montréal de la Révolution industrielle, alors que la ville était en pleine effervescence et que la richesse la plus ostentatoire côtoyait la misère la plus noire. » – 4e de couverture du livre

L’intrigue utilise le prétexte de l’enquête pour brosser le portrait du contexte socio-économique et culturel de cette époque. Bien que les personnages principaux soient fictifs, le lectorat peut reconnaître les grandes figures financières, les lieux et les enjeux sociaux du 19e siècle montréalais.

« J’ai voulu recréer le background historique de façon rigoureuse, car en tant qu’historienne, je suis assez difficile là-dessus quand je lis un roman ou que je regarde une série. Mais l’histoire, ça reste une interprétation des faits. C’est certain que Montréal au 19e siècle, c’est un univers fascinant à explorer. » – Joannie

Un voyage effectué en 2012 à Édimbourg, en Écosse, est à l’origine de ce roman. La vieille ville écossaise porte encore les stigmates des méfaits du tristement célèbre tueur en série William Burke et de son complice, William Hare.

Entre 1827 et 1828, insatisfaits de la fraîcheur des cadavres volés dans les cimetières, Burke et Hare passent du pillage de tombes à l’assassinat en série. Un événement qui inspire un moment charnière de l’intrigue pour le personnage d’Antoine.

« Au début, je pensais situer mon roman en Écosse, puis j’ai découvert que Montréal avait vécu la même chose à plus petite échelle. Les facultés de médecine se développaient à ce moment-là avec la professionnalisation du métier et les progrès de la médecine. L’apprentissage se basait beaucoup sur la dissection de cadavres, mais l’Église qui contrôlait les hôpitaux refusait de laisser aller les corps. Cela a créé un problème. » – Joannie

Partager sa passion pour l’histoire en dehors de la classe

« Je pense que ce qui est intéressant dans le contexte du Cégep, c’est de montrer une application de l’histoire en dehors de la classe. Tu es prof et tu veux montrer qu’on peut appliquer les compétences en méthodologie, en recherche et les connaissances en histoire. C’est certain qu’il y a une part de vulgarisation, c’est une fiction historique, mais je ne voulais pas que ce soit didactique non plus. » – Joannie

Un processus créatif soigné dans les moindres détails

L’autrice, qui enseigne l’histoire et la politique au Cégep de Granby, porte un soin particulier au processus de la recherche. Les principales sources documentaires consultées pour ce roman sont des livres d’histoire sur Montréal, des articles scientifiques, notamment sur les résurrectionnistes et des journaux de l’époque.

« Cela m’a permis d’agrémenter le roman avec quelques anecdotes glanées dans les archives. » – Joannie

Les résurrectionnistes du Mont Royal aura mis une décennie à naître. La publication à compte d’auteur, donc sans le soutien logistique d’une maison d’édition, rend le processus d’autant plus complexe. Chaque étape : conception de la couverture, révision linguistique, promotion, etc., sont sous la responsabilité de l’autrice. Un défi certes, mais source de fierté.

Soucieuse d’offrir un rendu de qualité, Joannie fait appel à une graphiste et une correctrice professionnelle pour ce roman. Actuellement, le roman est disponible sur une plateforme de vente en ligne, qui se charge d’imprimer un exemplaire sur demande et de l’envoyer directement à la personne. Un exemple peut être emprunté à la bibliothèque du Cégep.

Idéalement, l’autrice souhaite rendre ce roman également disponible en librairie indépendante dans un avenir rapproché. Libraires, l’invitation est lancée!