Depuis les dernières années, les problématiques découlant d’une mauvaise image corporelle font beaucoup parler d’elles. La maigreur extrême et les troubles alimentaires sont les symptômes visibles d’un mal-être profond. La pression exercée sur les jeunes adultes est forte; il faut tendre vers ce corps esthétiquement « parfait » véhiculé par les médias.

« Ce désir rend beaucoup plus difficile l’acquisition d’une image corporelle positive, c’est-à-dire accepter son corps tel qu’il est et se sentir bien avec son apparence. Avoir une image corporelle positive est essentiel pour le bien-être et l’estime personnelle des jeunes. » – Secrétariat condition féminine

Les cégépiens, filles et garçons, ne font pas exception à la règle, c’est pourquoi les enseignants Pierre-Philippe Lefebvre et Ariane Tremblay, ainsi que Patricia Lapalme et Jaëlle Gosselin du Carrefour de la réussite éducative ont collaboré avec l’organisme Arrimage Estrie pour mettre sur pied des activités en lien avec l’image corporelle.

Valoriser la diversité corporelle et informer

Le 5 septembre 2018, des messages écrits promouvant une image corporelle saine ont été diffusés dans les blocs sanitaires du Cégep. Cette opération visait à renforcer une vision positive de la diversifiée corporelle. Un étudiant ou une étudiante bien dans sa peau a de meilleures chances de réussir et moins de risque de développer des troubles alimentaires.

Arrimage Estrie a également fait acte de présence avec un kiosque de sensibilisation proposant de l’information sur les services disponibles et sur les troubles alimentaires.

Un pièce de théâtre pour susciter la réflexion

Le 8 septembre en soirée, le public a pu assister à la représentation Déterrer les os, une adaptation du roman de Fanie Demeule réalisée par Gabrielle Lessard, et mise en scène par Ariane Tremblay. Les personnages ont été interprétés par Jade Archambault, Sabrina Angers, Danahé Grenier, Charles Phoenix et Alexandra Boileau. Les acteurs sont tous des étudiants ou des finissants issus de la troupe du 3e décor. La représentation a fait salle comble si bien que quelques chaises ont été ajoutées pour accueillir les 105 spectateurs présents au Théâtre de poche.

Rencontrée en entrevue, Mme Tremblay nous explique la démarche ayant mené à la réalisation du projet :

« La démarche est assez particulière, parce que c’est un projet très personnel qui a évolué. En avril dernier, je suis allée voir la pièce Déterrer les os au Théâtre d’aujourd’hui. La pièce est restée en moi, elle m’a habitée. En me faisant la réflexion que j’aurais aimé voir cette pièce-là à 18 ans, je me suis dit qu’il faudrait qu’elle soit vue par des jeunes du Cégep et aussi, qu’elle soit jouée par des jeunes. À trente ou quarante ans, on a un peu dépassé cela, on a appris à faire la paix avec notre corps.

J’ai pensé à certains des acteurs de la troupe du 3e décor. Je leur ai lancé l’idée [à Jade, Danahé et Sabrina]. Au début, on devait simplement présenter une lecture ouverte à tous, juste pour diffuser le texte. Puis, en parlant de cela avec Gabrielle Lessard qui adapté le roman, elle m’a dit : je te prête mon texte, pas besoin d’avoir des droits. Moi aussi je trouve cela important que cela soit entendu par des jeunes.

De fil en aiguille, j’en ai parlé avec les filles et elles m’ont dit : bien pourquoi on ne joue pas la pièce? Puis, en discutant avec elles est venue l’idée de demander un petit prix d’entrée et de remettre l’argent à une fondation. On s’est dit que cela donnerait un sens au projet.

C’est comme cela que j’ai pris contact avec mon collègue Pierre-Philippe qui était sur le CA de l’organisme Arrimage Estrie. Beau hasard, Pierre-Philippe m’a dit que justement il voulait faire venir l’organisme au Cégep cette année pour faire une action en lien avec l’image corporelle. Pourquoi ne pas arrimer les deux? Nous en avons discuté durant l’été, puis j’ai communiqué avec le Carrefour de la réussite éducative, car on voulait absolument – comme la pièce est assez noire – qu’il y ait des ressources sur place après la représentations. Patricia avait déjà du matériel, car elle pensait déjà à faire de la sensibilisation sur le sujet. Donc, tout s’est emboîté comme par magie. »

La tenue de cette soirée aura permis d’amorcer la réflexion sur l’image corporelle et les troubles alimentaires, mais également de remettre une somme de 600 $ recueillie à Arrimage Estrie.