Espace New York, un exercice de recherche et d’imagination 1 juin 2020
En cette période de Covid-19, les organisateurs de l’exposition des projets d’intégration en Arts, lettres et communication se sont adaptés et ont entièrement repensé l’activité en mode virtuel.
Ils vous présentent le fruit du travail des finissants, qui prend la forme de journaux, de nouvelles, de suites poétiques, de documentaires, de performances, de photographies, de peintures, d’installations et de collages. Les œuvres présentées sur le site de l’exposition Espace New York sont le résultat d’une réflexion et d’un travail préparatoire mis en place dès le début de la session d’automne.
Chaque année, les enseignants du programme conviennent d’un angle thématique autour duquel les finissants doivent articuler leurs projets créatifs. Ainsi, l’exposition commune reflète-t-elle l’originalité et la personnalité de chacun, tout en conservant une unité à travers les projets.
« Cette année, il s’agit de la question de l’espace, la question du lieu. Ce qu’on demandait aux étudiants, c’est de s’imprégner, de choisir avant le départ, un lieu précis à New York plus précis qu’un quartier; un endroit, un bâtiment, un café, une bibliothèque… et d’ancrer les projets dans cet espace-là. » – Dominic Marcil, enseignant
Une expérience de création qui se planifie
Outre la mise en place des activités de financement en vue du séjour à New York, les finissants entreprennent – dès l’automne – une réflexion sur les œuvres qui seront présentées. Les paramètres de création sont établis en collaboration avec les enseignants responsables des trois profils : Littérature, Cinéma et Arts visuels, afin de répondre à la fois aux exigences de l’épreuve synthèse de programme et du cours de création du profil d’études.
« Le projet New York est ce qui, à l’université, s’appelle un projet recherche-création. C’est-à-dire qu’il y a une partie où les étudiants doivent penser aux racines de leur projet à travers les acquis de leur programme d’études et à partir de cela, faire émerger un processus de création. » – Dominic Marcil
Après l’annonce du thème retenu en septembre, les étudiants amorcent la réflexion sur ce qui pourrait les intéresser. Plus la session avance, plus les finissants sont amenés à préciser leur œuvre; par exemple pour ceux du profil Littérature, le type de récit, la forme que prendra l’écriture. Le tout s’accompagne d’une démarche documentaire au cours de laquelle leurs aptitudes pour la recherche, la planification et l’organisation sont mises à l’épreuve.
« Quand on les rencontre au mois de janvier, ils ont souvent une bonne idée du projet. Le défi est souvent de partir de leurs idées excellentes, mais qui sont grandioses, puis de ramener cela à quelque chose de plus précis, d’un peu plus concentré. » – Dominic Marcil
Les étudiants sont rencontrés au début de la session d’hiver pour préciser leur démarche, mais aussi pour que les informations pratiques essentielles puissent leur être transmises. Il peut s’agir du fonctionnement du métro New-yorkais, de s’orienter dans la ville, ou quoi faire en cas de pépin, bref tout ce qui touche à la logistique d’un séjour à l’étranger.
« Ce qu’on fait avant de partir? Deux choses : on se familiarise avec l’imaginaire de la ville de New York, donc certains cours présentent les artistes importants, les facettes de cette ville-là, l’imaginaire extrêmement riche de la vie des arts, les lettres et le cinéma ainsi que la géographie de la ville. Parallèlement, on précise encore plus leurs projets de création, et là, ils ont des rencontres individuelles avec moi, mais aussi avec les profs des profils pour les guider sur la forme (cours de création) et le contenu (projet d’intégration). » – Dominic Marcil
Afin de s’imprégner de l’imaginaire new-yorkais les étudiants ont également assisté à une activité conjointe avec l’École nationale de la chanson (ÉNC). La projection du film Inside Llewyn Davis des frères Cohen. L’action se déroule dans le quartier Greenwich des années 60, une culture folk très animée, d’où émerge – entre autres – Bob Dylan. L’activité s’est poursuivie avec une prestation musicale en lien avec la scène folk; une expérience très pertinente également pour les étudiants de l’ÉNC.
« Cela fait un petit happening sympathique! » – Dominic Marcil
Les finissants doivent également faire une présentation devant leurs pairs. Un bon moyen d’assurer des échanges sur les projets en vue de l’exposition collective. Sans oublier la remise d’un document qui détaille le projet, l’ancrage, la dimension plus réflexive, la recherche et les lieux ciblés, même si celui-ci laisse place à la flexibilité pour s’adapter au besoin.
Tout ce travail préparatoire permet de rendre le temps passé à la « grosse pomme », optimal, sécuritaire et très inspirant. Bien qu’ils soient autonomes dans leurs démarches, le groupe de 29 finissants de cette année bénéficie sur place du soutien de représentants de chacun des profils : Micheline Hauver (technicienne en arts, pour le profil Cinéma), François Chaput (enseignant, pour le profil Littérature) et Christian Bujold (enseignant, pour le profil Arts visuels). Ils sont également accompagnés de Dominic Marcil.
Sur place, chacun s’occupe à son projet créatif individuel, photos, tournage, visites de lieux identifiés, entrevues, etc. Certaines activités de groupe viennent toutefois ponctuer les journées, comme la visite du Museum of Modern Art, un incontournable pour les étudiants en arts. Les étudiants ont également une petite rencontre chaque matin pour s’assurer du plan de match de chacun.
Après cinq jours en sol américain, nos voyageurs ont en main tout le matériel nécessaire à la réalisation de leurs projets. La session de l’hiver est donc consacrée au tri, à la mise en place, à la rédaction, au montage et aux dernières retouches des œuvres présentées en fin d’année scolaire.
Le contexte de confinement aura ajouté à la difficulté de l’exercice, mais les finissants et le personnel ont fait preuve de résilience, pour nous faire voyager avec eux à travers l’Espace New York.