Pendant trois semaines en mars, cinq étudiantes et un étudiant de 3e année ont effectué un stage ambulatoire aux îles de la Madeleine, en compagnie de l’enseignante Amélie Gadbois. Le dépaysement était au rendez-vous pour le groupe, qui a composé avec un mode de vie et de travail tributaire des conditions météorologiques.

Cette formation pratique se déroule, comme son nom l’indique, dans les milieux ambulatoires tels que l’urgence, l’hémodialyse, l’unité de jour, etc. Chaque stagiaire est jumelé à une infirmière d’expérience dans le cadre de ses activités quotidiennes, comme le suivi des plaies, la médecine de jour ou les soins à domiciles.

Les six stagiaires ayant pris part à l’expérience madelinienne font partie de la cohorte d’environ 40 finissantes et finissants qui complètent cette année leur formation au DEC en Soins infirmiers.

Composer avec une réalité différente

Les Îles de la Madeleine permettent aux stagiaires de vivre un dépaysement en sol québécois. L’hôpital est beaucoup plus petit que ceux de Granby et de Cowansville, à titre d’exemple le nombre de lits d’observation à l’urgence est de quatre.

La population des îles est d’environ 13 000 personnes, ce qui représente à la fois un avantage et un inconvénient. Il s’agit d’un milieu de proximité, donc le personnel soignant peut assurer plus facilement le suivi des patients et patientes. L’approche est plus personnelle.

La proximité apporte cependant un défi supplémentaire pour la confidentialité des dossiers. Un aspect du travail infirmier qui requiert une attention particulière dans un milieu où tout le monde se connaît.

« C’est sûr que le fonctionnement de l’hôpital est très semblable au reste du Québec, mais dès qu’il arrive un décès ou quelque chose, tout le monde le sait très rapidement. » – Ève Ménard, stagiaire

La position géographique isolée et la météo ont également un impact direct sur le fonctionnement de l’hôpital. En période de verglas ou de tempêtes, seuls les soins d’urgence sont offerts. De plus, les déplacements des patients et patientes sont dépendants des conditions de navigation et de vol, parfois affectées par les grands vents. Si l’état de quelqu’un se détériore et qu’il nécessite un transfert, il est possible qu’on ne puisse prendre ni le bateau ni l’avion à ce moment précis.

La réalité de travail aux Îles est influencée par les particularités de son environnement.

La logistique du séjour

Dans les faits, le groupe n’a eu qu’un an (au lieu de deux) pour amasser les sommes nécessaires à couvrir les frais de séjour et de déplacement. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, qu’un stage aux Îles de la Madeleine coûte autant que le même stage à l’international, car le coût de la vie y est beaucoup plus cher. Les participants et participantes ont fait preuve de créativité et de débrouillardise et ont relevé le défi financier avec brio, malgré les délais serrés.

Le transport s’est fait en camionnette, louée pour l’occasion. Celle-ci a également servi aux déplacements durant le séjour. Afin d’éviter les embarras en lien avec la COVID-19, le groupe et a effectué le trajet sans passer par l’état du Maine, soit un parcours d’environ 18 heures incluant 5 heures de traversier.

Sur place, ils ont été logés dans une auberge du camping du Gros Cap ouvert hors saison spécialement pour eux.

Un séjour agréable, formateur et parfois surprenant

Bien sûr, la vie aux Îles de la Madeleine en hiver possède son propre rythme. Il n’y a pas autant de commerces ouverts que l’été et les attractions touristiques sont fermées, mais le paysage est tout aussi splendide. Les amoureux du plein air et de tranquillité peuvent y trouver leur compte.

« On sait qu’on est au Québec, mais c’est comme si on est dans un autre monde. J’ai trouvé ça vraiment cool d’aller là. Tout le monde est gentil, les gens se rendent service. J’ai trouvé cela surprenant comment ils se font confiance entre eux. Ils ne verrouillent pas leurs portes d’auto l’hiver. Moi, j’étais en soins à domicile. J’ai appris que quand tu arrives chez une personne, tu cognes puis tu entres en t’annonçant. Tu n’attends pas qu’on t’ouvre la porte. Les gens sont bien à l’aise avec ça, c’est spécial. » – Annie Trudel, stagiaire

Les membres du groupe tiennent à remercier l’équipe du CISSS Des Iles (Hôpital de l’Archipel) pour leur bel accueil. L’agrément du lieu de séjour et la chaleur du contact humain avec les résidents ont également contribué à l’expérience positive.

« On a été vraiment bien accueillis, puis à la fin j’étais triste de partir. » – EM

« Et ils nous ont invités à revenir! Ils nous ont recrutés là [rire]. On a envie d’y retourner. » – AT