Du théâtre percutant et touchant 29 avril 2022

La troupe de théâtre du 3^e décor a présenté le 16 avril dernier sa première pièce en présentiel depuis le début de la pandémie. Celle-ci a conquis le public venu assister à la représentation.

L’atmosphère est électrique dans les loges de l’Auditorium Desjardins. Les artistes assemblent leurs accessoires, se maquillent et enfilent leurs costumes. Les personnages prennent tranquillement forme. L’équipe technique procède aux derniers ajustements et aux tests de sons. Katie Girard, coordonnatrice de l’événement, veille à ce que tout soit prêt pour l’ouverture des portes.

Le public arrive. Tranquillement, une file se forme. Dans l’attente, ils s’imprègnent de la pièce à l’aide du dépliant conçu par une étudiante en graphisme du Collège Ahuntsic, Eden Blanchette. Pendant ce temps, la photographe et étudiante en Soins infirmiers, Mélody Dupuis ajuste la lentille de son appareil.

Les artistes affinent leurs personnages. On apporte les dernières retouches aux maquillages. L’heure fatidique de la représentation approche. L’excitation est palpable au sein de la troupe. Ariane Tremblay, metteuse en scène, demande aux artistes de se diriger vers la scène pour procéder aux réchauffements d’avant-spectacle. Respirations, mouvements ou cris, tout exercice est bon pour plonger l’esprit dans un état de représentation, de prestation. Ça semble fonctionner. Les artistes sont maintenant prêts à jouer.

La file de spectatrices et de spectateurs s’allonge. Essentiellement, ce sont les familles des artistes, des membres du corps enseignant et du personnel du Cégep. Pour certains, c’est le premier spectacle auquel ils assistent depuis longtemps. On sent une certaine fébrilité, mais différente de celle des artistes.

Les portes de l’Auditorium s’ouvrent. Le public prend place. Très rapidement, la salle se remplit. 198 personnes sont prêtes à assister à la pièce 2 H 14 de David Paquet. Une pièce sur laquelle les étudiantes et étudiants travaillent depuis le mois de septembre 2021.

Le mot de « Cambrone » est lancé. La pièce peut commencer.

Déjà? La représentation est terminée. Les artistes ont été incroyables. Ils ont relevé le défi de demeurer sur scène en permanence durant 1 h 30, sans décrocher de leur rôle. Un défi de taille, mais qu’ils ont su relever avec brio. Les commentaires du public sont unanimes :

« C’était tellement bon. Le jeu des acteurs était professionnel. »

« Les sujets abordés étaient tellement actuels : problèmes de poids, les relations amoureuses, l’école, etc. »

« C’était écoeurant! Ils avaient tellement une belle énergie sur scène! »

Dans 2 h 14, David Paquet dépeint les vies d’adolescents (Katrina, Jade, Berthier et François) et celles de deux adultes (Denis et Pascale) chamboulées par les aléas de la vie. Ces six personnages dont les destins se croiseront à 2 h 14. Cette pièce, c’est aussi la découverte de l’amour, la fureur de l’adolescence, la douleur d’être parent, la révolte qui accompagne la jeunesse, la fatigue liée au métier d’enseignant, etc.

Tout le long de la pièce, nous entendons la voix de Charles, un personnage invisible, mais bien présent. Plus le temps avance, plus sa détresse est palpable. Nous la vivons au travers de sa voix, mais aussi par sa mère, qui voit tranquillement son « Charlou » se replier sur lui-même. Alors que les personnages semblent avoir atteint un état de bien-être, il arrive un acte d’une grande violence : une fusillade. Et la pièce se termine ainsi. « Non, on ne veut pas lui donner de visage [l’auteur de la fusillade]. On ne veut pas l’identifier et on ne veut pas s’attacher à lui. On veut qu’il reste le plus anonyme possible. » – précise Ariane Tremblay, metteuse en scène.

Nous avons été plusieurs à se faire prendre : « Je pensais que c’était un suicide, pas une fusillade! », Sara Lefebvre, étudiante en Arts, lettres et communication.

Sans contredit une pièce riche en émotions et en surprises.

Félicitations aux actrices et acteurs : Laurie Bégin, Marjory Blanchette, Joanie Brodeur, Cédric Brouillette, Justine Gaudreault, Maryka Genest-Jones, Marc-Olivier Meunier, Mélodie Poulin et Émile Turcotte.

Merci à l’équipe technique derrière ce spectacle :

À l’an prochain!