La présentation des projets d’intégration est un défi passionnant pour les étudiantes et étudiants en Sciences de la nature. C’est une occasion de mettre à l’épreuve leur compréhension des cours de chimie, physique et biologie.

Pendant une période de quinze semaines, elles et ils doivent élaborer un questionnement et une problématique, et tenter d’y répondre en formulant une hypothèse. En d’autres termes, il faut déterminer si les résultats obtenus confirment ou infirment leur hypothèse initiale. Cette démarche vise à évaluer la capacité à appliquer les connaissances et à faire preuve de raisonnement scientifique.

Travaillant en équipe de trois, quatre ou cinq personnes, les étudiantes et étudiants doivent choisir un sujet réaliste et réalisable dans le temps imparti. L’inspiration peut venir de différentes sources, soit dans un cours suivi antérieurement ou d’une idée qui les a intéressés dès le début de leurs études. Les enseignantes et enseignants sont présents pour les guider et leur rappeler de ne pas choisir une idée trop ambitieuse; car quinze semaines ne suffisent pas pour trouver un remède contre le cancer, par exemple!

Les étudiantes et étudiants se promènent, évaluant leurs pairs, une tâche qui les amène à découvrir les travaux des autres. Des enseignantes et enseignants ainsi que des membres du personnel font aussi le tour des kiosques pour évaluer et entendre les présentations.

Trouver l’inspiration dans un clou de girofle!

Pour Tanya Fleur, c’est une extraction réalisée avec un clou de girofle dans un cours de chimie organique qui est à l’origine de l’idée de son travail. Avec son équipe, elle souhaitait examiner s’il existait une relation entre l’âge d’un pin et la quantité d’huile essentielle qu’il produit. Pour cela, il fallait localiser les arbres appropriés, retirer délicatement leurs aiguilles et procéder à la distillation, entre autres.

Tanya Fleur souhaite se diriger en médecine à l’université.

La thématique abordée n’est pas directement liée à son choix de programme universitaire, bien qu’elle ait un aspect « santé ». L’aide d’un aromathérapeute a été sollicité, un professionnel qui utilise les huiles essentielles à des fins thérapeutiques. L’équipe a eu des échanges fructueux avec lui sur les bienfaits potentiels de ces huiles pour le corps, en particulier sur le plan respiratoire. Cette expérience a permis de constater qu’il est possible de considérer des approches naturelles pour le traitement, au-delà des médicaments traditionnels.

Malheureusement, pour Tanya et son équipe, les résultats n’étaient pas concluants en raison de la complexité du projet. Avec plus de 18 distillations à effectuer, suivies des extractions pour séparer l’huile de l’eau, étant donné leur mélange, malheureusement, le temps a manqué pour mener à bien toutes les étapes.

Développer son intérêt en cours de route

Au départ, Olivier et Guillaume n’étaient pas particulièrement motivés. N’ayant pas d’idée précise, ce sont les enseignantes et enseignants qui ont suggéré le sujet à leur équipe. L’objectif de leur analyse était de déterminer quelle peinture avait le temps de séchage le plus rapide. Pour ce faire, il a fallu appliquer de la peinture sur une feuille de plexiglas et mesurer le taux d’humidité dans un intervalle de deux pourcentages.

La peinture et les catalyseurs n’étaient pas leur domaine de prédilection, mais ils devaient le faire.

Après quinze semaines, l’équipe a constaté que le zinc était plus efficace. Malgré le manque de temps, Olivier et Guillaume ont accepté les résultats obtenus, même s’ils n’ont pas pu confirmer leur hypothèse initiale.

Bien que le projet ne les ait pas enthousiasmés dès le départ, les études qu’ils ont menées se sont avérées intéressantes. Olivier et Guillaume sont contents d’avoir trouvé des moyens d’améliorer les résultats en apportant quelques modifications aux méthodes utilisées pour mesurer la durée de séchage. C’est un beau défi qu’ils ont relevé avec brio!

S’inspirer d’une activité parascolaire

Médéric, Gabriel et Émile, tous intéressés par la physique et l’ingénierie, ont récemment participé au défi Science, on tourne!

Cette expérience les a inspirés.

Ils ont rapidement compris l’importance de la recherche pour construire un bolide performant. Ils ont pu appliquer des concepts de physique mécanique de base appris dans leur formation et trouver des informations pertinentes en lien avec le mouvement. La construction de plusieurs prototypes a rendu le projet motivant.

Médéric, qui se dirige vers des études en construction mécanique à l’École de technologies supérieures (ÉTS), est impatient de poursuivre cette passion à l’université.

Une belle préparation aux études universitaires!

Ce type de travail est exigeant, compte tenu des autres cours à suivre et de la vie sociale à maintenir. Les analyses scientifiques, qui souvent s’étalent sur plusieurs années, ne peuvent pas donner des résultats concluants en seulement quinze semaines. Le facteur « temps » a été un défi pour toutes les équipes qui n’ont pas pu analyser et répéter les expériences suffisamment pour obtenir des résultats concrets.

Cet exercice offre une véritable expérience de ce que signifie être chercheur. Les étudiantes et étudiants ont l’occasion de comprendre les processus de recherche et d’analyse scientifique. Cela les prépare de manière significative pour l’université, où ils devront développer leur capacité à formuler des hypothèses et à adopter un esprit critique. Il ne s’agit pas seulement d’écrire un texte pour répondre à une exigence, mais de véritablement s’engager dans une démarche scientifique, un processus rigoureux qui permet à la science d’avancer.

En effet, une présentation orale était prévue, accompagnée d’un rapport de trente pages à rédiger. Cela demande beaucoup d’efforts, mais en travaillant en équipe et en bénéficiant d’une solide base théorique, le rapport se remplit aisément!

Une exploration concrète

Ce projet permet de consolider la compréhension des concepts abordés tout au long des deux années du programme, notamment dans les sciences enseignées au Cégep qui regroupent les mathématiques, la chimie, la physique et la biologie. Les étudiantes et étudiants sont confrontés à des problèmes qu’ils doivent résoudre en développant des protocoles. Contrairement à d’habitude où les enseignantes et enseignants fournissent les directives, dans ce cas précis, ce sont les étudiantes et étudiants qui doivent les établir, choisir les substances à utiliser, et ainsi de suite.

Bravo à toutes et à tous!