« L’air était lourd, chargé de chaleur et d’humidité. Le paysage, d’une beauté saisissante, contrastait avec les traces de pauvreté visibles à chaque coin de rue. Au Cambodge, la vie est différente. » Amélie Roberge, étudiante en Soins infirmiers, se souvient de son stage dans ce pays d’Asie du Sud-Est en avril dernier.

Ce voyage, organisé pour les étudiantes finissantes du programme, avait pour but de les confronter à une réalité différente, de les ouvrir à d’autres cultures et de leur permettre d’enrichir leur bagage professionnel. Accompagnées de leurs enseignantes, Isabelle Blanchet et Amélie Gadbois, les étudiantes ont découvert un système de santé aux antipodes du nôtre, marqué par un manque de moyens et des valeurs profondément ancrées dans la solidarité et l’entraide.

« Ici, tout est individualiste. Là-bas, c’est la communauté qui prime », explique Amélie Roberge. « Les familles s’impliquent dans les soins, les voisins s’aident mutuellement, et le personnel médical, malgré des ressources limitées, fait preuve d’une incroyable résilience et d’un dévouement sans faille. »

Un choc culturel qui a bouleversé les étudiantes, les confrontant à des situations parfois difficiles. « J’ai été marquée par le cas d’une patiente victime de violences conjugales », confie Amélie. « Son histoire m’a profondément touchée, mais j’ai rapidement compris que la culture cambodgienne abordait ces sujets délicats avec plus de retenue. J’ai dû apprendre à adapter mon approche, à respecter leurs coutumes et à faire preuve de sensibilité. » De plus, leur rapport à la santé mentale n’est pas le même que le nôtre. « C’est un sujet tabou et les traducteurs sont réticents à aborder ces questions avec les patients. »

Des défis de taille, un impact environnemental visible

Au Cambodge, la pauvreté est omniprésente et les infrastructures de santé sont limitées. Les hôpitaux manquent souvent de matériel et de médicaments, et les conditions d’hygiène ne sont pas toujours optimales. L’impact environnemental est également visible, avec une pollution importante dans les villes et une gestion des déchets souvent défaillante.

Un choc culturel qui a bouleversé les étudiantes, les confrontant à des situations parfois difficiles, notamment en matière de santé mentale.

Une mobilité douce, source d’inspiration

Contrairement au Québec, où la voiture individuelle est reine, la population cambodgienne utilise majoritairement le vélo ou la marche pour se déplacer. Une réalité qui les a frappés, les sensibilisant à l’impact de leurs choix de transport sur l’environnement.

Réduire son empreinte carbone: un geste concret pour la communauté

De retour au Québec, Isabelle Blanchet, ayant à cœur l’environnement, a proposé aux étudiantes de faire un don à une organisation locale pour compenser l’empreinte carbone de leur voyage en avion. L’idée a été accueillie avec enthousiasme. « On ne pouvait pas rester les bras croisés après avoir pris conscience de l’impact de nos actions », explique Isabelle. « Il était important pour nous de passer à l’action. »

Le choix s’est porté sur la Fondation SETHY, un organisme de Granby, qui œuvre pour la protection et la restauration des milieux naturels de la région. « On a été séduite par leur approche locale et leur engagement pour la protection de notre environnement », explique Isabelle. « C’est contribuer à la création d’un monde plus vert et plus sain, en commençant par notre propre communauté. » En effet, certaines des valeurs véhiculées par la Fondation SETHY, soit la coopération, la bienveillance et l’engagement envers l’environnement, sont exactement les mêmes que la communauté enseignante transmet à leurs étudiantes et étudiants dans ce volet de stage international. « Par cette action, nous espérons devenir une source d’inspiration pour les prochains stagiaires du Cégep, les citoyens et entreprises de Granby. », soulignent Amélie Gadbois et Isabelle Blanchet.

De petits gestes pour un grand impact

Par ailleurs, les étudiantes ont multiplié les efforts pour minimiser leur impact environnemental lors du voyage. Elles ont collecté et apporté au Cambodge du matériel médical stérilisable et réutilisable, trié avec soin le matériel apporté pour éviter la production de déchets inutiles et elles ont même récupéré des produits oubliés dans les poches de leur uniforme après une journée à l’hôpital, pour leur donner une seconde vie.

Au Québec, les étudiantes poursuivent leurs efforts en récupérant et en réutilisant le matériel médical lorsque cela est possible, conscients que chaque geste compte. « On utilise énormément de matériel jetable, c’est inévitable pour garantir la sécurité des patients », explique Amélie Gadbois, enseignante. « Mais on essaie de faire notre part en utilisant le strict minimum, en recyclant ce qui peut l’être et en sensibilisant les autres. »

Un engagement pour un avenir plus durable

Ce projet est une source d’inspiration pour tous, une preuve que l’engagement et la solidarité peuvent faire la différence. Le stage au Cambodge a été l’occasion d’une rencontre bouleversante, qui a transformé les étudiantes et les a incités à devenir des acteurs du changement, conscients des défis environnementaux, mais déterminés à faire leur part pour un avenir plus responsable et plus durable.