À la fin d’octobre, Thomas Leblanc, diplômé en 2024 en Techniques d’éducation à l’enfance, a vécu une expérience hors du commun. Avec 14 autres jeunes du Québec âgés entre 18 et 35 ans, il prenait part à la 16e conférence des parties (COP) sur la biodiversité tenue à Cali (Colombie). 

Près de 23 000 personnes participaient à cet événement mondial, qui réunit tous les pays ou groupes des pays ayant ratifié la Convention sur la diversité biologique. 

Comment un jeune québécois en vient-il à participer à la COP ?

Tout d’abord, il faut savoir que Thomas est très impliqué en environnement et pas seulement au Cégep de Granby.  Outre son implication au sein du comité Vert-tige, où il a contribué à divers projets (vidéos informatives, verdissement du Cégep, Semaine de l’environnement, etc.), Thomas a cofondé le Réseau Éducation aux enjeux environnementaux. Cet OBNL vise à regrouper les comités scolaires environnementaux du Québec. Ceci dans un objectif de partager et de mettre en place un plan commun de transition socioécologique. 

Les rencontres faites grâce à son engagement se sont avérées positives sur plusieurs aspects pour le jeune diplômé.

« J’ai reçu un courriel. C’était une personne rencontrée dans un événement d’Environnement jeunesse auquel j’avais participé. C’était pour m’informer d’un appel de candidatures pour la COP de la biodiversité en Colombie. Là, tout de suite, je me suis dit : Ah! Wow. » – Thomas

Au Québec, c’est l’organisme Les Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ) qui soutenait financièrement ce projet. Chaque personne retenue disposait de 1 525 $ pour assumer les frais associés au voyage et au séjour à Cali. 

Les jeunes Québécoises et Québécois et leur accompagnatrice logeaient dans un hôtel où des navettes par autobus assuraient leur transport vers les lieux de la conférence. Des repas étaient offerts sur le site de la COP.

Les deux premiers jours étaient consacrés au Sommet international des jeunes et des enfants pour la biodiversité. Un sommet orienté vers la place de la jeunesse et leurs revendications, puis le 21 octobre, la COP16 a commencé. La première semaine comprenait surtout des négociations sur la structure que prendrait le document et les activités d’ouverture. La deuxième semaine abordait des aspects beaucoup plus concrets sur les actions, les mécanismes et le fonctionnement.

Le rôle du comité jeunesse de la COP16

« En fait, on a le rôle d’observateur, nous n’avons donc pas le droit de voter comme, par exemple, les partis ou les représentants des gouvernements. Par contre, nous pouvons participer dans toutes les négociations. Nous avons le droit de parole et de poser des questions. » – Thomas

Grâce à son accréditation, le groupe du Québec avait le privilège d’accéder à la zone des négociations (zone bleue). Ce qui permettait à ses membres d’assister à tous les événements, dont les activités de perfectionnement et d’enrichissement. Ils et elles ont également pu assister aux plénières et aux groupes de travail. L’accès à certains groupes de contact était cependant plus restreint, particulièrement à la fin des négociations sur des sujets sensibles. 

Chaque jour, près d’une trentaine d’ateliers s’offraient aux personnes participantes. La majorité ne nécessitant pas de s’inscrire à l’avance. 

« J’ai eu la chance de participer à un atelier, qui était organisé par un des jeunes de ma délégation en collaboration avec une association en France. C’était sur l’écoanxiété. Comment on peut utiliser l’écoanxiété comme un moteur d’action. C’était un atelier assez interactif où on a discuté de nos écoémotions, comment les gérer, puis comment les utiliser pour agir. » – Thomas

Une expérience qui laisse son empreinte

Interrogé sur ce qui l’a impressionné lors de la COP16, Thomas mentionne trois événements en particulier.

Parmi ceux-ci, le Sommet Nature et culture. Une journée dédiée aux savoirs traditionnels ancestraux et à la place des Premières Nations dans la protection de la biodiversité. Le jeune diplômé a été impressionné par la place offerte aux Premières Nations. Un élément très positif de cette COP.

Un autre point fort nommé par Thomas est le discours d’ouverture.

« En fait, toute la cérémonie d’ouverture m’a vraiment marqué. Entre autres, une dame qui imitait des sons d’animaux et des bruits de la nature. Une chose qui a marqué toute la délégation, c’est quand elle a commencé à imiter des bruits de singe hurleur. Cela nous a frappés. Puis les discours du président de la Colombie, Gustavo Petro et de la présidente de la COP, qui est la ministre de l’Environnement et du Développement durable de la Colombie, Susana Muhamad. C’était impressionnant de voir à quel point ils se sont permis d’être engagés. » – Thomas

Aussi la Journée de l’éducation, dont le moment fort fut le dépôt du manifeste de la délégation Jeunesse de Nature Education Nexus Canada, qui a été accepté par les Nations-Unies. Il sera retravaillé, puis inclus dans l’accord, une grande source de fierté pour les jeunes Canadiens et Canadiennes. Plusieurs initiatives inspirantes ont d’ailleurs été présentées durant cette journée.

Bien entendu, tout le monde n’a pas l’opportunité de participer à un événement de pareille ampleur, mais la lutte aux grands enjeux climatiques passe également par les gestes du quotidien. À grande ou petite échelle, Thomas désire mettre de l’avant l’importance de la jeunesse en environnement.