Le mois d’octobre a été fertile en projets pour les 90 finissants et finissantes en Techniques d’éducation spécialisée (TES). Le groupe de 3e année, inscrit au cours Intervention en situation de crise, problématique de violence et d’exclusion sociale, s’affairait à diverses activités lors de deux événements distincts.

Le travail préparatoire aux activités

Avant la tenue des événements, les groupes de TES ont reçu la visite de l’intervenante en médiation sociale de la Ville de Granby. Cette dernière est venue expliquer son rôle qui est de favoriser la cohabitation sociale sur le territoire de Granby, en plus de faire de la sensibilisation auprès de la population, des commerçantes et commerçants et des personnes en situation d’itinérance. Les ressources disponibles et les interventions à préconiser ont été présentées aux étudiantes et étudiants.

Un premier contact a été également établi avec des personnes en situation de vulnérabilité ou d’itinérance par l’entremise d’une visite au partage Notre-Dame. Les futures et futurs diplômés ont eu l’occasion d’entrer en relation avec les gens aidés par cet organisme.

La nuit des sans-abri

Dans un premier temps, une soixantaine de personnes étudiantes de TES prenaient part activement à la Nuit des sans-abri le 18 octobre dernier. Elles avaient, entre autres, la responsabilité d’accueillir les personnes participantes. Un moment propice pour expliquer le déroulement de la soirée et commencer le travail de sensibilisation.

Les personnes étudiantes s’occupaient également de gérer la situation autour du feu. Une manière à la fois de s’assurer que l’activité demeure sécuritaire pour tous et de mettre à profit un lieu qui se prête bien aux conversations.

« Moi, je dis tout le temps à mes étudiants : c’est autour du feu que vous aurez le plus l’opportunité d’entrer en relation, parce que les personnes en situation de vulnérabilité ou d’itinérance se tiennent plus à cet endroit-là. Tu peux recevoir des confidences de leur part et avoir de belles discussions. » – l’enseignante Chrystel Barbarie

De son côté Caroline Synder, étudiante participante, ajoute : « Ce que je trouve le plus beau, c’est les gens qui sont là. Ceux qui parlent de leur vécu et de comment ils se sont retrouvés dans cette situation. Parce qu’il y a toujours une raison. Moi, j’aime les écouter. L’expérience, le vécu qu’ils partagent avec toi, c’est parce qu’ils te font assez confiance pour compter une partie de leur vie. Et dans ce cas-là, il faut que tu l’acceptes, que tu sois là, que tu l’écoutes. C’est une personne, un humain avec des besoins. C’est sûr que c’est beaucoup d’émotions et ça peut venir te chercher profondément. »

Pendant la soirée, les membres de la communauté étudiante distribuaient également de la soupe offerte par le Partage Notre-Dame et servaient le café, une opportunité supplémentaire d’entrer en contact avec les personnes en situation de différences et de vivre une belle expérience sur le terrain.

Pour l’étudiant Sédric Bouffard, un des moments chargés sur le plan émotif a été sa lecture d’une lettre d’espoir. Au total, six messages écrits par des femmes en maison d’hébergement ont été partagés au public en 2 h. Ces lettres sont le fruit d’un long processus d’introspection de personnes qui sont parvenues à réorienter leurs vies.

­« C’était assez intense. Cela m’a sortie de ma zone de confort. Le fait de donner une voix à quelqu’un, c’est quand même quelque chose d’important! Ces femmes ont vécu des situations d’itinérance ou de violence conjugale. Elles ont écrit des messages pour la Nuit des sans-abri afin de donner espoir aux gens, pour qu’une personne puisse se dire : si t’es capable de t’en sortir, moi aussi. » – Sédric

Journées de sensibilisation aux personnes en situation d’itinérance et de vulnérabilité

C’est du 28 octobre au 1er novembre que se déroulait cette semaine thématique. Celle-ci était organisée par les personnes étudiantes absentes lors de la soirée précédente. 

« Il y a un phénomène important qui se passe à Granby, qui vit une hausse très importante du nombre de personnes en situation de vulnérabilité et d’itinérance. Il faut apprendre la cohabitation, il y a de la sensibilisation à faire autant pour la population qu’auprès de ces personnes. Cela passe par l’éducation des deux côtés. » – Chrystel

Pour atteindre cet objectif, les finissantes et finissants ont misé sur des kiosques d’information, où étaient exposées les affiches réalisées sur les divers aspects de l’itinérance et de la vulnérabilité sociale. Plusieurs tournées à travers le Cégep étaient aussi organisées afin de démystifier l’itinérance et faire connaître les services.

Il était également possible de voir sur les murs, les banderoles réalisées pendant la Nuit des sans-abri, où sont inscrits les rêves et les aspirations des personnes rencontrées.  Le but était de briser les préjugés, car derrière les étiquettes il y a une personne.

« On est beaucoup dans la reconnaissance des besoins de ces personnes. Comment te sentirais-tu à sa place? Le besoin de considération, puis de respect. Il suffit d’offrir un simple sourire, un petit allô aux gens. En augmentant les connaissances sur les personnes en situation de vulnérabilité ou d’itinérance, nous brisons les préjugés et diminuons les craintes. » – Chrystel

Maintenant que les activités sont terminées, il est possible de poursuivre la réflexion en consultant le site Web de la ville de Granby.

Vous avez des inquiétudes? Vous avez des questions? Vous souhaitez aider?

Le site comporte une section dédiée à l’itinérance où se trouve le Plan d’action en matière d’itinérance, un répertoire de services, un formulaire sur les enjeux liés à l’itinérance, une foire aux questions et de l’information pratico-pratique sur la cohabitation sociale.