Développer ses aptitudes en santé mentale positive 4 décembre 2024
Les actes de bienveillance effectués par plus de 80 étudiantes et étudiants de Sciences humaines ne sont pas passés inaperçus. Ces personnes, inscrites au cours Psychologie de la santé mentale, ont mis en application les notions en santé mentale positive abordées dans le cadre de la formation.
Pendant quelques semaines, des équipes formées de trois individus ont planifié des activités visant à apporter une petite touche de bonheur à autrui. Au total, ce sont 26 projets, destinés à des clientèles variées, qui ont été réalisés au Cégep et à l’extérieur.
« L’objectif est de travailler la santé mentale positive. C’est un geste de bienveillance, donc cela suppose que c’est gratuit, qu’on n’a pas d’attente. » – Mélanie Corriveau, enseignante
Deux activités ont retenu particulièrement l’attention. En effet, les gestes de bienveillance des équipes « Cupcakes » et « Épicerie » se sont fait remarquer.
Projet « Cupcakes »
Comme son nom l’indique, cette activité consistait en la distribution de petits délices cuisinés par Méliane Tanguay, membre de cette équipe. Le trio se compose également de Zéolie Roulier et Mathilde Sylvestre.
« On voulait récompenser le personnel qui travaille fort. Nous avons distribué les cupcakes dans plusieurs départements [et services] du Cégep et je pense que cela a vraiment répandu la bonne humeur. Cela nous a fait du bien de faire ce geste-là. Rendre les gens de bonne humeur, cela nous a mis de bonne humeur aussi. » – Zéolie
Petite anecdote, le jour de la distribution des gâteaux était celui de l’anniversaire d’une enseignante, le hasard a bien fait les choses.
« Le fait d’avoir reçu un petit cupcake l’a rendue toute pétillante, elle était super contente. Juste ça, moi cela a mis un petit soleil dans ma journée. » – Méliane
Au total une cinquantaine de petits gâteaux et quinze cartes, dessinées par Zéolie, ont rapidement trouvé preneurs.
Projet « Épicerie »
Le trio formé de Mathilde Ménard, Camille Thivierge et Alec Papineau a effectué leur acte de bienveillance au IGA extra Marché Gazaille. Les membres de l’équipe se présentaient aux clients et clientes à la sortie, pour leur offrir de ranger leurs emplettes dans la voiture et retourner leur panier.
« Entre les personnes, on discutait entre nous sur la réaction des gens, comment nos gestes étaient reçus, voir comment on pourrait s’améliorer. » – Camille
L’activité a duré environ 45 minutes, ce qui a permis au groupe d’offrir son aide et de bons mots à plus d’une vingtaine de personnes. Une expérience qui a donné lieu à de belles rencontres.
« Ce que je retiens, c’est que c’était super pertinent et vraiment le fun. Je trouve qu’on vit dans une période où tout le monde est un peu individualiste. Les gens vont faire leur épicerie et ressortent, il n’y a pas beaucoup d’interactions entre les gens et d’actions positives. C’était une belle expérience à faire à l’épicerie, cela aide un petit peu à ce niveau-là. » – Alec
Un apprentissage complémentaire à la théorie
Le projet est une initiative de l’enseignante Mélanie Corriveau, représentante préuniversitaire au Comité santé mentale étudiante. C’est en constatant les retombées positives d’une expérience menée avec neuf volontaires l’an passé que Mélanie a envisagé d’intégrer le concept à son cours.
« Cet automne, avec la mise à jour du programme de Sciences humaines, on voulait que le cours Psychologie de la santé mentale soit plus pratique. Deux choses ont donc été proposées aux étudiants : le geste de bienveillance et une formation en ligne qui s’appelle Je suis vigie. Cette formation est une première pour l’organisme Cap Santé. » – Mélanie
En effet, six nouveaux modules ont été développés cet été, pour adapter la formation aux exigences du niveau collégial. L’accent est mis sur la sensibilisation et comment prendre soin d’un proche aidant.
Les objectifs pédagogiques de l’activité
À la base, le geste de bienveillance est une occasion de faire un bilan d’observation avec la compréhension des réalités humaines en santé mentale. Les équipes sont jumelées pour permettre à l’équipe A d’observer le déroulement du geste de l’équipe B et inversement.
Cette activité pédagogique, qui compte pour 30 % de la note finale, inclut la production de deux éléments : un rendu d’équipe et un journal de réflexion. Le rendu d’équipe peut être sous forme d’affiche ou de PowerPoint. Ce document décrit le projet et ses retombés en santé mentale en vue d’un séminaire en classe.
Le journal de réflexion est un document individuel, il est divisé en deux sections : l’activité que j’ai faite et l’activité que j’ai observée. Chaque étudiante ou étudiant doit effectuer un travail d’introspection en répondant à certaines questions : identifier deux forces pendant l’activité et une limite, ce qu’elle ou il a ressenti, son biais d’observation, comment tenter d’y remédier, trouver une amélioration possible au projet, etc.
« Le but, autant dans le rendu d’équipe que dans le journal, est de faire des liens avec les concepts en psychologie, par exemple la flexibilité psychologique, les facteurs de protection, l’estime de soi, la santé mentale positive, le rôle de certains neurotransmetteurs […]. » – Mélanie
Faire du bien aux autres et à soi-même
Au-delà de la note, un des objectifs de l’activité visait la prise de conscience que, parfois, les petits gestes peuvent faire la différence dans la vie de quelqu’un. Un objectif qui semble atteint chez les participantes et participants.
« Au début, je ne voyais pas la portée que cela pouvoir avoir [l’activité], mais avec le recul, je vois plus ce que le projet apporte » – Félix Bergeron, membre de l’équipe Mots de motivation aux élèves.
« Ce que je souhaitais dans le fond, c’est que cela sème une petite graine. De se rendre compte que de poser un geste de bienveillance cela fait du bien aux autres, mais cela me fait aussi du bien à moi. Puis, de voir que cela ne coûte pas grand-chose, peut-être que cela va en inspirer […] à faire du bénévolat », conclut l’enseignante.