Fouilles archéologiques au Cégep de Granby! 22 mai 2025

Avant même de poser la première pierre de l’Institut technologique Desjardins, le Cégep de Granby a entrepris des fouilles archéologiques préventives, sachant qu’un ancien cimetière occupait autrefois cet emplacement.
Cette précaution n’est pas anodine : lors de fouilles menées en 2017, à l’occasion des travaux sur le Centre Notre-Dame, plusieurs vestiges avaient été mis au jour. Nous savions donc qu’il était encore possible d’en retrouver aujourd’hui… Il fallait donc s’assurer que le passé ne vienne pas interrompre le futur chantier… ou que le chantier n’efface pas le passé.
Une incursion sur le terrain
Accompagnés de Martin Royer, coordonnateur de projet chez Ethnoscop, nous avons eu la chance de visiter le site et d’échanger avec les techniciennes en archéologie qui documentent chaque trace du passé. Prises de mesures, dessins précis, récolte d’échantillons, conservation des artéfacts : tout est réalisé avec minutie pour comprendre ce que le sol a à raconter.
Un objet trouvé intact peut même être exposé! Bien qu’il demeure la propriété du Cégep, sa conservation est assurée par le Gouvernement du Québec.
Quand l’histoire refait surface
Parmi les découvertes, on retrouve des objets du quotidien, des bouteilles anciennes, des pierres tombales, des latrines (eh oui, les fameuses « bécosses » du 19e siècle!) et même les fondations de la maison du sacristain, construite en 1891 et démolie en 1967. Ces éléments nous replongent dans l’histoire du premier cimetière de Granby, ouvert en 1842 en bordure de la rue Notre-Dame et utilisé jusqu’à la fin des années 1880.
Un muret découvert lors des fouilles marquait d’ailleurs la limite de ce cimetière. Ce sont les fondations visibles aujourd’hui qui témoignent de la présence du sacristain et des installations religieuses de l’époque. Ce sont de petits objets du quotidien, mais qui parlent fort. Ils racontent un quartier, une époque, une communauté. Et ils rappellent que le passé ne dort jamais bien loin.
L’archéologie, pas juste en Grèce ou en Égypte!
Quand on pense à l’archéologie, on imagine souvent des temples antiques ou des sites éloignés. Mais la vérité? L’archéologie se pratique ici aussi, chez nous, à Granby.
Et pour celles et ceux qui souhaitent un jour exercer ce métier, le parcours commence souvent par une formation en sciences humaines, en sciences de la nature ou en arts et culture — comme ceux offerts au Cégep de Granby. Des bases solides en histoire, en anthropologie, en analyse sociale ou en méthodologie scientifique peuvent ouvrir la voie vers des études universitaires en archéologie ou en anthropologie (offertes notamment à l’Université Laval, à McGill et à l’UdeM), suivies d’une spécialisation aux cycles supérieurs.
Fait intéressant : bien que les technologies avancent, les méthodes demeurent très traditionnelles. Ruban à mesurer, dessins à la main… la rigueur reste de mise!
L’archéologie, c’est une passion pour les traces, les récits et les sociétés humaines. Et ce genre de curiosité, ça s’encourage dès le collégial!
Une précaution essentielle avant de construire
Pourquoi fouiller avant de bâtir? Parce qu’une découverte majeure (comme des ossements humains) peut entraîner l’arrêt immédiat d’un chantier. Mieux vaut donc procéder en amont, comme l’a fait le Cégep, pour éviter tout retard et réduire les coûts de construction.
Une belle incursion dans le passé pour mieux comprendre le présent… et construire le futur!